Le Film

Le film

C’est le dernier été du tournage. Nous devons juste ajouter encore quelques plans. « Boat Movie » a trouvé sa ligne musicale et visuelle. Il ne restera plus ensuite qu’à terminer la postproduction et trouver une voie de distribution. Avec ce document, nous désirons rompre complètement avec le type de récits que l’on trouve habituellement sur les réseaux sociaux. Ce « boat movie » trouvera-t-il son public ? Nous verrons bien.

Le grand large en n’allant pas très loin

Il y a un endroit particulier en Bretagne, c’est la côte nord-ouest, que l’on peut caler entre l’Aber Wrac'h et l’île de Batz. À cet endroit lève le plus souvent une houle venant du lointain, souvent très longue et parfois très haute. On se croirait vraiment en plein océan. C’est très grisant quand on va dans le même sens qu’elle avec le vent qui suit le même chemin. C’est beau coup moins drôle quand on à cela de face avec, en plus, un bon air dans le nez ! Mais à chaque fois, il y a cette impression d’être dans un autre univers, alors que la côte n’est en fait jamais loin. Il faut cependant juste regarder le lointain, entre la mer et le ciel, pour découvrir ce qui pourrait être l’infini!

Les préparatifs

Peut-être faudrait-il appeler cette croisière « La Covid », car le virus et son confinement associé rendront cette saison vraiment particulière. Ajouter aux problèmes de météo, courants et marées le fait de se retrouver éventuellement coincé quelque part pour cause de virus n’est pas hyper-réjouissant. Nous partons néanmoins avec quatre semaines de retard. Ce n’est pas un virus, mais un vieux restant de bactéries dans un coude amenant le gasoil au moteur qui arrêtera d’entrée notre vaisseau ! Rien de bien méchant, mais une petite avarie à la pompe de refroidissement du moteur ajoutera un peu de piment à ce début de saison. Par chance, le reste du bateau refonctionne du premier coup. La suite peut donc commencer.

Sur "Sorc'Henn", prêt au départ! 

Les 20 ans

Même s’il ne fait pas son âge, notre voilier a maintenant 20 ans. Nous l’amenons devant la résidence de l’ancien propriétaire, devenu depuis uun ami, qui pour l’occasion reprendra la barre quelques instants. Ce bateau a connu jusqu’ici de belles histoires. Il a été géré pendant 12 ans pas son premier skipper. Nous espérons atteindre au moins le même chiffre!

Le nouveau matelot! 

Equipage testé et approuvé! 

La nature ne semble pas concernée par ce qui se passe chez les humains 

La croisière "Covid"

Cette saison est vraiment particulière. Non seulement nous la commençons avec quatre semaines de retard, mais nous n'osons pas trop nous éloigner de notre point de départ "au cas où". Il faut ajouter aux calculs de courants et marée le suivi de ce terrible épidémique. Pourtant, une fois en mer, tout redevient parfaitement normal. La nature ne semble absolument pas concernée par ce drame qui ne se joue en fait que chez les humains. C'est assez déroutant. Beaucoup de marins ont décidé de passer leurs vacances sur l'eau, les ports sont donc pleins. Mais en fait, peu naviguent vraiment. Il y a ainsi ce sentiment d'être tout seul sur certains tronçons ou quasiment plus aucune voile n'est en vue.

Moi, photographe
Moi, photographe

Sorc'Henne au mouillage, le jour de ses 20 ans 

L'approche de l'Aber Wrac'h, une impression de grand large et d'infini. 

Pointe de Crozon, pas d'Anglois à l'horizon! 

Tournage des derniers plans 

Le nouveau matelot

Notre histoire nautique a commencé avec notre cocker, qui a 7 mois, mettra la patte sur un bateau et trouvera cela parfaitement à son goût ! Il fera quasi toutes les navigations avec nous, mais arrivé à 14 ans d’âge, ses forces commenceront à décliner, il nous quitte pour un autre voyage. C’est donc Sherap, un terrier du Tibet, qui prendra sa place en commençant son premier voyage à 5 mois ! Par chance, il aimera tout de suite ce style de vie et se révélera ne pas avoir le mal de mer!

Le Bilan...

La croisière fut belle. Quelle chance nous avons eu de tout de même pouvoir vivre cette aventure. Les dernières images que nous ramenons pour notre film sont réussies. Cerise sur la gâteau, notre équipage animalier fonctionne parfaitement et je doute qu’il ait vraiment envie de rentrer!

Moi, photographe

Les grands navigateurs ne sont pas toujours où l’on pense!

Tréguier, c’est quasi à 4 Milles de la mer ouverte. Un endroit où on ne s’attend vraiment pas à se retrouver dans une atmosphère de grand large. Pourtant, les pavillons ne trompent pas : Suède, États-Unis, Suisse (!), Pays-Bas, etc. L’explication : tous ces pavillons sont à l’arrière des mêmes types de bateaux, des « Boréal » qui sont justement fabriqués ici. Un « Boréal », c’est exclusivement un voilier de grands voyages et les skippers viennent simplement de temps en temps les faire réviser ici, à Tréguier. Il en ressort une atmosphère très particulière où en fait même notre minuscule Biloup est parfaitement accueilli et intégré ! Il faut juste s’habituer aux brusques changements de langues dans les discussions, avec comme idiome de base principal, l’incontournable anglais ! À la fin de notre séjour, nous descendons à l’aube le chenal qui nous ramène à la mer, le même que prennent tous ses sympathiques aventuriers des océans, sauf que nous, ensuite, nous prendrons la première à droite, direction Paimpol!

Mais où sont les Anglois?

Peut-être devrais-je dire de manière plus politiquement correcte : où sont les non-Français. Le Covid à bien nettoyé la mer en ce qui concerne les pavillons. Mais ceux qui habituellement sont bien présents sur les pontons en été, ce sont les détenteurs de l’Union-Jack ! Il faut dire que ces derniers ont depuis longtemps entretenu des relations privilégiées avec la Suisse, à une époque où, avec les mangeurs de grenouilles, cela se réglait encore à coup de boulets de canon. Ils nous manquent, nos British. Que de moments passés avec eux à parler de choses aussi importantes que la météo (of course), la culture du basilic en bateau (ils sont très fort sur le sujet), ou une nouvelle recette de de cake confectionné à bord ! Plus sérieusement, ce sont le plus souvent d’excellents navigateurs qui ont un grand respect de la mer.

L'aube au sortir de Ttéguier, pour rejoindre la mer 

Les Héauts de Bréhat (vu de "La Gaine") pour nous tout seul! 

Sorc'Henn Paimpol